Des hommes et des Dieux
Sous la pluie devant un cinéma du 14 ème, un dimanche après midi. Faire la queue derrière des têtes chenues. Prendre son ticket, seul, et patienter en tournant autour d'une expo photo sur l'Inde. L'ouvreur arrive, la salle se remplit.
Le film ne commence qu'après les sempiternelles publicités affligeantes. Trois bandes annonces viennent prolonger ce temps d'attente, elles évoquent coup sur coup, un film sur l'environnement, qu'il faut bien entendu sauver, un film sur une séance de philosophie en maternelle, à quatre ans c'est évident, on sait de quoi l'on parle, et enfin un film "nombriliste" sur la vie de quinquagénaires, tout est à sa place, je suis bien dans la Capitale.
Le film commence enfin quand les lumières s'éteignent. Un film profond sur la vie de moines dans mon pays d'origine, l'Algérie. Là se déroule l'horreur, les djihadistes tuant tout ce qui n'est pas assez musulman à leur goût. Un film où les chants en l'honneur du Christ se superposent à ceux du muezzin. Un film qui tente aussi à sa manière de tracer un chemin de dialogue entre chrétienté et islamité...un chemin qu'il ne trouve pas, en montrant, parfois, une armée algérienne plus menaçante que les terroristes.
Un film, enfin, aux paysages sublimes et où les les longs plans séquences ne font pas retomber l'intensité. Au contraire.